Abbé Apollinaire

Édito de notre curé

Marie, Mère de l’Espérance

Appeler Marie comme Mère de l’Espérance nous amène à parler de son espérance et surtout de l’exemplarité de son espérance, ce qui fera d’Elle un modèle de notre espérance.

Comme tous les juifs de son temps, l’espérance de Marie consistait en la réalisation «de la promesse faite ‘par Dieu’ à Abraham et à sa descendance» (Lc 1,55). Tout va basculer dans la vie de cette jeune fille fiancée à Joseph (Lc 1,27) quand l’ange lui fera comprendre qu’elle mettrait au monde l’espérance d’Israël et l’attente du monde. Par son «oui», l’espérance des millénaires devenait réalité: la «lumière des nations, gloire du peuple d’Israël» entrait dans ce monde et son histoire. Après la joie chez Elisabeth, suivront des événements douloureux qui vont certainement transpercer comme une épée l’âme de Marie: la naissance dans l’étable du Fils du Très-Haut (Lc 1,32), la fuite en Égypte (Mt 2,13-23), le pouvoir grandissant de l’hostilité et le refus de son message jusqu’à l’heure de la croix. Sur la croix, Marie voit Celui qui est le Sauveur du monde, l’héritier de David, le Fils de Dieu mourir comme quelqu’un qui a échoué, exposé à la risée des gens, parmi les délinquants. Le glaive de la douleur va transpercer son cœur: «l’Espérance est-elle morte? Le monde était- il resté définitivement sans lumière? La vie sans but? Le ‘règne qui n’aura pas de fin’ était-il fini avant de commencer?» (Benoît XVI).

Sa présence au pied de la croix et son silence priant (pas d’imprécations contre les bourreaux de son fils) témoignent qu’en elle, l’espérance du monde n’est pas morte et la lumière certes faible mais elle continue de briller dans son âme. « À cette heure, probablement, au plus intime d’elle-même, Marie aura écouté de nouveau la parole de l’ange qui avait répondu à sa crainte au moment de l’annonciation: sois sans crainte, Marie (Lc 1,30)...Dans cette foi qui était aussi, dans l’obscurité du Samedi Saint, certitude de l’espérance, elle est allée à la rencontre du matin de Pâques» (Benoît XVI). Comme son ancêtre Abraham, Marie a «espéré contre toute espérance» (Rm 4,18) devenant ainsi mère et modèle de l’espérance. Ce n’est pas une espérance statique mais une espérance

dynamique qui s’affermit à travers les événements de la vie et qui grandit avec le temps.

C’est à Marie, mère et modèle de l’espérance que je voudrais confier chacune et chacun d’entre nous et surtout tous nos enfants qui vont faire leur première des communions au cours du mois de mai, mois de Marie: «Sainte Marie, mère de Dieu et notre mère, enseigne-nous à croire, à aimer et à espérer avec toi. Indique-nous le chemin vers son Règne ! Étoile de la mer, brille sur nous et conduis-nous sur notre route ! Amen.»

                                                                                                                           Votre Curé

                                                                                                                           Abbé Apollinaire Komi KOUGBALI